dimanche 6 décembre 2015

Max Gallo, juif comment ?

Certains auront pensé qu’un écrivain et historien devenu porte-parole d’un gouvernement socialiste, prénommé Max et portant un nom à consonance étrangère bien qu’évoquant irrésistiblement le coq gaulois, était sans doute juif. D’autres l’auront cru juif parce qu’il a été le coauteur du livre de Martin Gray Au nom de tous les miens.

Gallo n’est pas un patronyme « juif ». Le site généalogie.com l’identifie comme un nom de famille breton, mais c’est aussi un patronyme italien et espagnol : le mot gallo désigne le coq dans ces deux langues.

Ses obsèques à l’église...

Parmi les Gallo italiens, Wikipedia, par exemple, recense l’agronome du XVe siècle Agostino Gallo, le juriste Franco Gallo, l’artiste Giuseppe Gallo et le chanteur Renzo Gallo.

Côté hispanique, nous avons Luis Garcia Gallo, dessinateur espagnol ayant signé des dessins dans la presse française sous le pseudonyme de « Coq », et Juan José Gallo, basketteur chilien.

Le chercheur américain Robert Gallo est issu d’une famille d’immigrés italiens et il semble qu’il en soit de même de l’acteur américain Vincent Gallo. C’est aussi le cas de l’écrivain français Max Gallo.

Quant au prénom Max, qui est souvent le diminutif de Maxime ou de Maximilien, il est fréquemment porté par des Juifs, certes, mais c’était aussi le prénom des Allemands Max Weber et Max Planck, tous deux issus de parents protestants. Je pourrais citer encore d’autres Max non juifs comme l’acteur Max Schreck et les compositeurs Max Reger et Max Bruch.

C’est aussi le prénom du père de Mylène Farmer, Max Gautier, qui n’est pas juif du tout, ainsi que de Max Brisson, un homme politique français dont rien n’indique qu’il pourrait être juif.

Parmi les ouvrages de Max Gallo, Le Manteau du soldat, Le Baptême du roi et La Croisade du moine forment une trilogie intitulée Les Chrétiens. On imagine mal un Juif écrire une telle série. Ajoutons à cela La Croix de l’Occident, qui regroupe les romans Par ce signe tu vaincras et Paris vaut bien une messe, et surtout Jésus, l’homme qui était Dieu, ouvrage avec lequel l’écrivain revisite et réaffirme sa foi chrétienne, et il me semble que la mesure sera assez pleine.

La douteuse judéité de Francis Blanche

La rumeur de la judéité de Francis Blanche est sans doute liée à sa collaboration avec Pierre Dac, qui était juif.

À partir de cette idée, certains en ont avancé une autre en guise de renfort, à savoir que Blanche serait la francisation de Weiss, qui signifie « blanc » ou « blanche » en allemand et qui est un patronyme pouvant être porté, entre autres, par des Juifs ashkénazes.

Une francisation pour Francis ?

Or, de la même manière qu’il y a des Weiss en Allemagne, des White chez les Anglo-saxons, des Bianco en Italie et en Corse et des Blanco en Espagne, il y a des Blanc et des Blanche en France (sans compter les Blanchard, Blanchet, Blanchot et autres Leblanc).

Le vrai nom de Francis Blanche était Francis-Jean Blanche. Son père s’appelait Louis Blanche. Il suffit de consulter des sites comme généalogie.com ou geopatronyme.com pour constater que Blanche est depuis longtemps un nom répandu dans tout l’hexagone.

Nous disposons de peu d’informations sur la famille de Francis Blanche, mais rien n’indique qu’il aurait pu être juif. Au contraire, ce qui précède laisse penser qu’il n’était pas juif du tout.

Au risque de me répéter, dans un pays où les Juifs représentent à peine un pour cent de la population, quand rien n’indique qu’une personnalité pourrait être juive il est cohérent de supposer qu’elle fait partie de la grande majorité (plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent, si je sais compter) de ceux qui ne le sont pas.