mardi 19 décembre 2017

Pierre Bergé aurait été un Juif de gauche... s’il avait été juif

Commentant un article de Guy Millière publié sur le site internet Dreuz qui critiquait l’attitude des Juifs de gauche lors de la réélection du député Meyer Habib, un lecteur citait comme exemple de Juif de gauche Pierre Bergé.

On se demande bien ce qui a pu amener cette personne à penser que le célèbre homme d’affaires français était juif. À l’inverse, je n’ai aucune difficulté à rassembler des éléments indiquant qu’il ne l’était pas.

De Saint-Pierre d’Oléron
à Saint-Rémy de Provence...

Pour commencer, Bergé est un nom répandu dans diverses régions de France, et ce n’est pas du tout un patronyme indiquant ou suggérant une origine juive.

Il y a aussi le fait que l’intéressé ait arrêté ses études juste avant le baccalauréat, et qu’un homme né dans un hameau situé sur l’île d’Oléron a très peu de chances d’être juif, surtout si sa mère se prénommait Christiane et si ses ascendants, des deux côtés, vivaient dans le Poitou-Charentes depuis au moins deux générations.

Son père s’appelait Pierre Léon Bergé, et j’ai maintes fois affirmé dans mes articles que chez les Juifs, un enfant ne reçoit jamais (ou très très rarement) le prénom de son parent vivant (père ou mère).

Depuis cinq ans que ce blog existe, personne n’a su me porter la contradiction sur ce point en trouvant ne serait-ce qu’une ou deux exceptions. Il en existe, pourtant. Par exemple, le premier fils de Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la fameuse dynastie, se prénommait Amschel Mayer, et le second prénom du père du physicien Robert Oppenheimer, responsable du projet Manhattan, était... Robert : encore faut-il remarquer que dans les deux cas, le prénom usuel n’était pas le même chez le père et le fils.

(P.S. : en 2018, quelqu’un m’a finalement porté la contradiction sur la base de son cas personnel...)

Revenons à nos moutons, ou plus exactement, à nos Bergé. L’arbre généalogique de Pierre Bergé est en ligne. Aucun nom n’y indique une ascendance juive.

On peut constater, notamment, que sa grand-mère du côté de son père s’appelait Catherine Capelle et que la mère de cette dernière s’appelait Louise Fort, tandis que la mère de Pierre Bergé, Christiane Sicard, était née d’un monsieur Sicard et d’une madame Chapeau.


Sources : geneanet.org ; Wikipedia

dimanche 25 juin 2017

Bono, you too ?

Pourquoi diable certains ont-ils affirmé que Bono, le chanteur du groupe U2, était juif ? Serait-ce tout bêtement parce que son deuxième prénom est David ?

Ou bien, encore plus bêtement, parce que son nom de famille, Hewson, se termine en « -son » ? Allez savoir. On peut tout imaginer.

Bono, un chanteur dans les étoiles

Tout ce que l’on sait de lui indique, au contraire, que nous avons affaire à un chrétien. Ainsi, par exemple, le chanteur de rock irlandais a été reçu plusieurs fois au Vatican et a rencontré les papes Jean-Paul II et Benoît XVI.

Parmi les titres de ses « tubes », on peut citer Do They Know it’s Christmas, Miserere, et In the Name of the Father.

En revanche, on n’y trouve aucune référence à Hanoucca et aucun Ribono shel haolam...

Bono, de son vrai nom Paul David Hewson, est marié à Alison Stewart, qu’il a rencontrée à la Mount Temple Comprehensive School, un établissement confessionnel placé sous le patronage de l’archevêque de Dublin.

Surtout, Paul David Hewson était le second fils d’Iris Rankin Hewson, de confession anglicane, et de Brendan Robert Hewson, de confession catholique. Quand on lui demandait s’il se considérait comme catholique ou protestant, il répondait qu’il s’était toujours senti partagé entre ces deux appartenances.


Sources : Wikipedia en français, en espagnol, macphisto.net

vendredi 2 juin 2017

Donald Trump, juif par son gendre ?

Après avoir traité pas moins de cinq présidents américains (c’est dire à quel point certains peuvent délirer en attribuant une identité juive à telle ou telle personnalité), je n’avais pas imaginé devoir inclure le président Trump dans cette liste, mais il faut décidément s’attendre à tout.

Effectivement, sur Facebook, un intervenant, juif lui-même, a affirmé que Donald Trump était juif. Une autre participante, juive également, a renchéri en précisant qu’il était juif par sa mère, mais que son père ne l’était pas.

Photo : Gage Skidmore

Quelle information peut bien avoir été amplifiée et déformée jusqu’à cette absurdité ?

Sans doute, le fait qu’une de ses enfants, sa fille Ivanka, soit convertie au judaïsme et mariée à un Juif, Jared Kushner : « J’ai une fille juive, a déclaré Trump, et j’en suis très honoré. »

Par ailleurs, on sait que ce président américain élu en janvier 2017 est nettement mieux disposé envers Israël que ses prédécesseurs.

Une des deux sœurs de Donald Trump s’appelle Maryanne alors que leur mère se prénommait Mary Anne ; et son frère aîné, qui n’est plus, se prénommait Fred, comme leur père. Ce sont là deux signes indiquant que nous avons vraisemblablement affaire à une famille chrétienne.

Surtout, comme on peut le lire dans l’article que lui consacre Wikipedia en langue anglaise, bien mieux documenté et nettement moins orienté idéologiquement que l’article en français, les ascendants de Donald Trump étaient tous protestants, aussi loin que l’on puisse remonter dans le temps.

Plus précisément, ils étaient luthériens du côté paternel et presbytériens du côté maternel. Les parents de Donald Trump se sont mariés dans une église presbytérienne et lui-même a eu une éducation religieuse presbytérienne.


Sources : Wikipedia (en anglais).

vendredi 12 mai 2017

Zabou Breitman et l’antisémitisme

Le 27 février 2012, Isabelle Breitman, alias Zabou, montait à la radio avec Laurent Laffitte un sketch très douteux intitulé « La femme qui hésitait à s’installer en Israël ». Les deux comédiens y débitaient toute une série de stéréotypes négatifs sur Israël, et il était difficile de savoir s’ils étaient censés s’en moquer ou s’ils se complaisaient à les colporter.

Des imbéciles ont cru pouvoir s’autoriser du nom de la comédienne pour cracher tout leur fiel sur ceux qui avaient l’impudence d’émettre une critique.

Le nom et la race

Or, aussi inattendu que cela puisse paraître, la belle actrice brune, petite-fille d’un déporté juif, qui porte un nom typiquement ashkénaze et qui a joué dans « Cuisines et dépendances » avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, n’est pas juive.

Le magazine en ligne Femme actuelle a publié le 28 avril 2014 une interview de Zabou Breitman à propos du film 24 jours… dans lequel elle incarne la mère d’Ilan Halimi. En voici un extrait, concernant une accusation à tort dont elle avait été victime dans sa jeunesse à propos d’une histoire de photos non autorisées :

« Un jour, un homme m’a dit : « De toute façon, vous aimez l’argent, ça ne m’étonne pas. C’est quoi votre vrai nom, déjà ? » C’était en 1982, et cet homme était Jean-Marie Cavada. »

Maurice Barrès disait : « Que Dreyfus soit coupable, je le déduis de sa race. » Qu’Isabelle Breitman soit coupable, Jean-Marie Cavada le déduisait de son nom.

Continuons : « J’ai été stupéfaite et j’ai mis quinze ans avant de retrouver mon nom. Tous les jours, j’y pensais. Je me répétais qu’il fallait que je reprenne mon nom, par principe, même si je ne suis pas juive. Mon père est fils d’un père juif et d’une mère française du Mans, sans aucune origine juive. Ma mère est québécoise de confession catholique. »

Comme disait Shakespeare : « What’s in a name ? »

mardi 9 mai 2017

Brzezinski, pas plus juif que Rockefeller

Zbigniew Brzezinski fait partie, avec Henry Kissinger, David Rockefeller et Jimmy Carter dont il a été le conseiller, des fondateurs de la Commission Trilatérale, un organisme émanant du groupe de Bilderberg.

On peut soupçonner que l’influence de ces messieurs sur la marche du monde n’a pas toujours été très positive, mais pour un certain nombre de détraqués, Rockefeller et Brzezinski seraient juifs, et ceci est sans doute censé expliquer cela.

J’ai montré que contrairement à ces racontars grotesques, David Rockefeller n’était absolument pas juif, et que ses ascendants non plus, en remontant jusqu’au fondateur de la dynastie, ne l’avaient jamais été.

Une question de foi

Il en est de même concernant Zbigniew Kazimierz Brzezinski, qui est issu d’une famille noble polonaise. Son père, Tadeusz Brzeziński, né à Zloczow, était diplomate. Il fut en poste en Allemagne de 1931 à 1935, puis en URSS, après quoi il fut consul général à Montréal et devint un membre éminent de la communauté polonaise de cette ville.

Il semble que Tadeusz Brzeziński ait participé à des tentatives de sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui pourrait aussi alimenter la légende de la judéité de son fils.

Or, les funérailles de Tadeusz Brzeziński ont eu lieu en l’église Saint-Wojciech de Montréal. Par ailleurs, rien n’indique que son épouse, la mère de Zbigniew, aurait eu des origines juives.

L’hostilité croissante de Zbigniew Brzezinski envers Israël n’a rien de secret. Certes, il en est de même de certaines personnalités juives influentes, mais de là à exprimer des préoccupations particulières pour la Pologne et l’Ukraine, il y a un monde.

Surtout, on sait que dans ses activités politiques, l’ancien conseiller de Jimmy Carter s’est appuyé sur ses origines polonaises, mais tout autant sur sa foi catholique, pour établir des relations directes entre la Maison-Blanche et le Saint-Siège.


Sources : Wikipedia (angl.), apnewsarchive.com, John Bernell White Jr.