mercredi 7 mai 2014

Oui, j’ai entendu dire que Françoise Dolto était juive !

Est-ce parce qu’elle était la mère d’un sympathique chanteur brun frisé qui nous faisait inévitablement penser au Club Med, si bien que certains le croyaient juif ? Ou bien, est-ce parce qu’elle était psychanalyste et portait un nom à consonance étrangère ? Ou encore, parce qu’elle exerçait la même spécialité que Bruno Bettelheim ?

Quoi qu’il en soit, ceux qui ont colporté cette rumeur auraient mieux fait de s’abstenir de parler de ce qu’ils ignoraient.

La tombe des Dolto

Tout d’abord, cette dame portait le nom de son mari, Boris Ivanovitch Dolto, un Russe de confession chrétienne orthodoxe qu’elle avait épousé en 1942.

Elle s’appelait Françoise Marette, de son nom de jeune fille et toutes les sources indiquent que son père, Henri Marette et sa mère, Suzanne Demmler, étaient catholiques. Apparemment, ils étaient aussi proches de l’extrême droite : une « famille maurassienne », selon Élisabeth Roudinesco et Michel Plon (Dictionnaire de la psychanalyse, Fayard, 2011).

Son oncle, Pierre Demmler, était aussi son parrain (pour la n-ième fois, il n’y a théoriquement pas de parrain ni de marraine chez les Juifs). En outre, Françoise Marette avait passé sa première communion.

En décembre 1942, sous l’occupation, Françoise Dolto avait été engagée par une institution eugéniste, comme le rappelle notamment Didier Pleux. Dans son ouvrage Françoise Dolto – La déraison pure (Autrement, 2013), cet auteur écrit : « Elle a également été en analyse chez René Laforgue, son mentor et psychanalyste dont l’objectif était d’implanter à Paris un centre de psychologie aryanisée ». Il ajoute que celui-ci militait contre la « psychanalyse juive ».

Enfin, on remarquera que la tombe des Dolto est bien une sépulture chrétienne (voir photo).


Sources : Le Vif Info ; Wikipedia ; et ouvrages cités.

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